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Le PICC Line (cathéter central inséré par voie périphérique)

1. Qu’est-ce qu’un PICC Line ?

Le PICC Line est un cathéter fin et souple, inséré dans une veine profonde du bras, au niveau de la partie moyenne ou supérieure. Il remonte jusqu’à une veine centrale proche du cœur (la veine cave supérieure) et permet un accès intraveineux prolongé, tout en évitant les piqûres répétées.

Au quotidien, il est protégé par un pansement étanche et maintenu en place par un système de fixation appelé Grip-Lok®. 

Les soins sont réalisés dans des conditions stériles strictes (port de gants, masque, blouse, charlotte et champ stérile), par des infirmiers spécifiquement formés. Dans certains cas, ces soins peuvent être réalisés par la personne concernée ou ses proches en auto-soins, après une formation dispensée par les professionnels de santé.

Le PICC Line peut être posé en ville ou à l’hôpital, généralement par un anesthésiste-réanimateur ou un radiologue interventionnel.

2. Dans quels cas est-il indiqué ?

Selon la Haute Autorité de Santé (HAS), le PICC Line est recommandé pour des traitements intraveineux d’une durée de 1 à 6 mois. 

En pratique, il peut être utilisé pour des traitements plus longs : il est renouvelable si nécessaire, et peut rester en place jusqu’à 9 mois, voire 1 an, s’il est bien toléré et correctement entretenu.

Le PICC Line est souvent privilégié dans les situations suivantes :

  • Antibiothérapie prolongée, lorsque la durée du traitement excède plusieurs semaines ;
  • Chimiothérapie pédiatrique, en alternative à une chambre implantable ou au KT tunnelisé ;
  • Traitement intraveineux continues ou récurrents d’une durée incertaine ou difficile à anticiper, particulièrement chez l’enfant ;
  • Nutrition parentérale, en alternative au KT tunnelisé ou à une chambre implantable ;
  • Ou lorsque la pose d’une chambre implantable est contre-indiquée ou non souhaitée.

Une fois en place, il permet également la réalisation de prises de sang régulières, ce qui permet de préserver le capital veineux, en particulier chez les personnes nécessitant un suivi prolongé.

3. Quels sont ses avantages ?

  • Pose peu douloureuse, réalisée sous anesthésie locale, souvent en ambulatoire ;
  • Branchement indolore, car aucune aiguille n’est nécessaire ;
  • Retrait simple et rapide, effectué en milieu médical par un professionnel de santé (non autorisé à domicile) ;
  • Risque infectieux modéré, considéré comme le plus faible parmi les voies veineuses centrales, si les soins sont rigoureux ;
  • Assez bien connu du personnel médical et paramédical, ce qui facilite les soins, notamment en cas de voyage.

4. Quels sont ses inconvénients ?

  • Pansement à refaire une fois par semaine, même si le cathéter n’est pas utilisé quotidiennement ;
  • Interdiction formelle de mouiller le pansement, ce qui complique les douches. Des protections étanches existent pour faciliter le quotidien ;
  • Risque de thrombose (formation d’un caillot), plus élevé que pour les autres voies veineuses centrales, en lien avec la longueur du trajet dans la veine ;
  • Risque de déplacement ou d’arrachage accidentel, nécessitant une vigilance dans les gestes du quotidien (éviter les frottements, les charges lourdes, les gestes brusques) ;
  • Dispositif peu discret, souvent visible sous les vêtements, ce qui peut être mal vécu dans certaines situations sociales ou professionnelles.

5. Quelles sont les recommandations d’usage ?

  • Surveiller la température corporelle tous les jours ;
  • Faire changer le pansement tous les 7 jours par un infirmier ou immédiatement en cas de penchement décollé ou mouillé ;
  • Ne pas manipuler le dispositif, le pansement et les perfusions vous-même, en dehors des consignes données par les soignants ;
  • Surveiller l’état de la peau au point d’entrée du dispositif (douleur, rougeur, chaleur, gonflement, écoulement, saignement, picotement…) ;
  • Surveiller que le pansement ne se décolle pas ;
  • Éviter tout mouvement brusque et répété et ne porter pas de charges lourdes.  Évitez également les sports qui impliquent des mouvements brusques ou violents au niveau du thorax, comme le tir à l’arc, le tennis, le golf ou le rugby ;
  • Ne pas mouiller le pansement. Les bains et la piscine sont contre-indiqués ;
  • Prendre la tension artérielle uniquement sur le bras opposé au dispositif.

En cas de réactions allergiques aux pansements

Certaines personnes peuvent développer des réactions cutanées au niveau du pansement recouvrant le dispositif intraveineux : rougeurs, démangeaisons, sensations de brûlure, voire des lésions plus étendues.

Dans ce cas, il est possible d’opter en première intention pour des pansements dits hypoallergéniques, tels que le modèle IV3000®, généralement mieux tolérés par les peaux sensibles ou réactives.

Si les manifestations allergiques persistent malgré ce changement, l’application préalable d’un film protecteur cutané(comme le Cavilon® spray) peut contribuer à limiter les irritations et à améliorer le confort cutané.

Précaution importante : ces sprays ne sont pas stériles. Il est donc indispensable de protéger soigneusement l’embout du cathéter (point d’insertion) à l’aide d’une compresse stérile, avant toute pulvérisation sur la peau environnante. L’utilisation de ces dispositifs doit toujours être validée par un professionnel de santé et réalisée dans le respect strict des règles d’asepsie.


Fiche créée par Camille Racca. Mise en ligne le 10-12-2025

Sources :