Draw Your Fight

Polyarthrite rhumatoïde

La polyarthrite rhumatoïde (PR) est une maladie inflammatoire chronique d’origine auto-immune. Cela signifie que le système immunitaire, chargé de défendre l’organisme, s’attaque à tort à ses propres tissus. Dans le cas de la PR, c’est la membrane synoviale, qui entoure l’intérieur des articulations, qui est ciblée.

Cette réaction entraîne une inflammation persistante, à l’origine de douleurs, de gonflements et de raideurs articulaires. Sans traitement, l’inflammation peut progressivement détruire le cartilage, les tendons et les os, entraînant des déformations et une perte de mobilité.

La polyarthrite rhumatoïde touche environ 0,5 à 1 % de la population générale, avec une nette prédominance féminine (trois femmes pour un homme). Elle débute le plus souvent entre 40 et 60 ans, mais peut survenir à tout âge.

1. Quels sont les signes de la maladie ?

Les symptômes varient selon les personnes, mais les manifestations les plus fréquentes sont :

  • Des douleurs articulaires, notamment au niveau des mains, poignets, genoux et pieds ;
  • Des raideurs matinales durant plus de 30 minutes ;
  • Une fatigue intense, parfois invalidante ;
  • Des gonflements articulaires visibles ou sensibles à la pression ;
  • Une perte progressive de mobilité, en l’absence de traitement.

Ces symptômes sont généralement symétriques, affectant les mêmes articulations des deux côtés du corps.

2. Quels sont les impacts au quotidien ?

La polyarthrite rhumatoïde a un retentissement important sur la qualité de vie, bien au-delà des seules douleurs articulaires.

  • Plus de 80 % des personnes atteintes souffrent de douleurs persistantes, malgré les traitements, ce qui limite souvent les gestes simples du quotidien : marcher, se vêtir, ouvrir un bocal, etc.
  • Environ 70 % des patients décrivent une fatigue importante, qui impacte fortement la vie personnelle, sociale ou professionnelle.
  • Après 10 ans d’évolution, jusqu’à 60 % des personnes rapportent des difficultés dans les activités courantes comme la toilette, le ménage ou les déplacements.

Enfin, la polyarthrite rhumatoïde est également associée à un risque accru de troubles psychologiques. Le risque de dépression est multiplié par deux par rapport à la population générale. L’isolement, l’anxiété et le repli sur soi sont fréquents, notamment lors des phases de poussée inflammatoire.

3. Comment la diagnostique-t-on ?

Le diagnostic repose sur plusieurs éléments :

  • Un examen clinique : nombre et localisation des articulations douloureuses ou gonflées ;
  • Un bilan sanguin : recherche d’une inflammation (CRP, VS) et de marqueurs immunologiques spécifiques (facteur rhumatoïde, anticorps anti-CCP) ;
  • Des examens d’imagerie : radiographies, échographies ou IRM permettant de détecter les lésions articulaires précoces et de suivre l’évolution de la maladie.

La confirmation du diagnostic et la mise en route du traitement sont généralement assurées par un rhumatologue.

4. Quels sont les traitements disponibles ?

Il n’existe pas de traitement curatif de la polyarthrite rhumatoïde à ce jour. Cependant, les traitements actuels permettent de contrôler efficacement la maladie, de prévenir les atteintes articulaires et de maintenir une qualité de vie satisfaisante.

La prise en charge comprend :

  • Des traitements de fond, comme le méthotrexate, destinés à ralentir l’évolution de la maladie ;
  • Des biothérapies (anti-TNF, anti-IL6, etc.) ou des médicaments ciblés (inhibiteurs de JAK), en cas de maladie active ou résistante aux traitements de première intention ;
  • Des anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) ou des corticoïdes, utilisés en complément, notamment lors des poussées inflammatoires ;
  • Une prise en charge fonctionnelle, avec kinésithérapie, ergothérapie et, si nécessaire, un accompagnement psychologique ;
  • Une éducation thérapeutique adaptée, pour aider les patients à mieux comprendre leur maladie et à devenir acteurs de leur traitement.

Le traitement est individualisé en fonction de l’activité de la maladie, de la tolérance aux médicaments, des antécédents médicaux et du mode de vie de chaque patient.