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Bien manger avec une maladie chronique

1. Pourquoi l’alimentation est-elle essentielle ?

En cas de maladie chronique, l’alimentation peut devenir un véritable allié du quotidien. Lorsqu’elle est équilibrée et adaptée à la maladie, aux traitements et à l’état de santé, elle permet de :

  • mieux gérer certains symptômes (fatigue, douleurs, troubles digestifs…),
  • réduire le risque de complications (par exemple ostéoporose, troubles métaboliques ou cardiovasculaires),
  • contribuer au maintien de l’énergie et à une meilleure qualité de vie.

Chaque personne ayant des besoins spécifiques, il est recommandé d’en parler avec un professionnel de santé, en particulier un nutritionniste, afin de bénéficier de conseils personnalisés.

2. Comment la maladie peut-elle impacter l’alimentation ?

Une maladie chronique peut modifier la manière de s’alimenter, parfois de façon directe, parfois indirecte. Parmi les situations fréquentes :

  • Les symptômes : douleurs, troubles digestifs, perte ou excès d’appétit peuvent perturber les repas. La fatigue chronique, fréquente, peut également rendre la préparation des repas plus difficile et favoriser une alimentation déséquilibrée.
  • Les traitements : certains médicaments influencent le goût, l’appétit ou la digestion (nausées, constipation, sécheresse buccale…).
  • Les contraintes médicales : certaines pathologies (insuffisance rénale, hypertension artérielle, etc.) nécessitent des ajustements particuliers afin de réduire le risque de complications.
  • L’impact psychologique : stress, anxiété, dépression ou trouble du comportement alimentaire peuvent aussi modifier la relation à l’alimentation.

Dans certaines situations, l’alimentation par voie orale peut même devenir impossible, nécessitant alors un recours à des alternatives comme la nutrition entérale ou parentérale, prescrites et suivies par l’équipe médicale.

3. Quelles sont les bases d’une alimentation équilibrée ?

En l’absence de régime particulier prescrit par l’équipe de soins (par exemple sans sel, pauvre en potassium…), il est recommandé de conserver une alimentation équilibrée. Elle permet de prévenir les carences et de soutenir un bon état de santé sur le long terme.

Lorsque certains aliments sont mal tolérés (allergie, douleurs, troubles digestifs…), leur exclusion doit rester raisonnée et, si possible, guidée par les conseils d’un professionnel de santé. Cela évite des restrictions inutiles ou trop strictes qui pourraient fragiliser l’équilibre nutritionnel.

Les repères de base sont proches de ceux de la population générale :

  • Fruits et légumes : à consommer chaque jour pour leurs fibres, vitamines et antioxydants.
  • Céréales et féculents : privilégier les versions complètes (pain, pâtes, riz, légumineuses), qui fournissent une énergie durable.
  • Protéines : essentielles pour préserver la masse musculaire, elles doivent être adaptées au régime alimentaire de chacun (viandes maigres, poissons, œufs, mais aussi lentilles, pois chiches, tofu, etc.).
  • Produits laitiers ou équivalents : riches en calcium et en vitamine D, importants pour la santé des os (en cas d’intolérance au lactose, un régime adapté peut être envisagé, avec si besoin une supplémentation).
  • Matières grasses : il est préférable de privilégier les huiles végétales (olive, colza, noix) et de limiter les graisses animales, qui peuvent augmenter le risque de maladies cardiovasculaires.
  • Produits sucrés et industriels : à consommer avec modération, car ils peuvent favoriser la fatigue, l’inflammation et certains déséquilibres métaboliques.
  • Hydratation : l’eau est la boisson recommandée, à boire régulièrement tout au long de la journée.


L’équilibre alimentaire ne se joue pas sur un seul repas mais se construit dans la durée. La variété et la modération sont les clés d’une alimentation bénéfique et durable pour la santé.

4. Comment concilier maladie chronique et alimentation au jour le jour ?

Adapter son alimentation au quotidien ne signifie pas se priver ni devenir un expert en cuisine. Il s’agit plutôt de trouver un équilibre compatible avec la maladie, les traitements et le mode de vie. Quelques repères simples peuvent aider :

  • Organiser ses repas : prévoir à l’avance les menus ou préparer certains plats en avance permet de gagner du temps et de limiter la fatigue. Les portions peuvent être adaptées selon l’appétit et l’énergie du moment.
  • Privilégier la simplicité : des repas équilibrés peuvent être rapides à préparer (salades composées, soupes, plats complets avec légumes, féculents et protéines).
  • Fractionner l’alimentation : en cas de fatigue, de douleurs ou de troubles digestifs, il peut être plus facile de manger plusieurs petits repas ou collations dans la journée plutôt que trois gros repas.
  • Maintenir le plaisir de manger : choisir des aliments appréciés, varier les saveurs et partager les repas dès que possible pour conserver la convivialité.
  • Surveiller son poids et sa force musculaire : un suivi régulier permet de repérer une perte ou une prise de poids importante et inhabituelle. L’objectif n’est pas de tomber dans l’obsession, mais de préserver la force musculaire, essentielle pour l’autonomie et la qualité de vie.
  • Faciliter les courses : pour limiter l’effort et la fatigue, il peut être utile de recourir aux services de drive, de livraison à domicile ou de se faire accompagner par un proche.
  • Demander de l’aide si nécessaire : en cas de difficultés pour cuisiner ou adapter son alimentation, un nutritionniste ou un médecin diététicien peuvent apporter conseils et outils pratiques.

Enfin, il est souvent utile de faire de la pédagogie auprès de l’entourage. Les proches ne connaissent pas toujours les contraintes liées à la maladie et à l’alimentation. Leur expliquer les besoins spécifiques et les répercussions possibles aide à mieux se faire comprendre et à obtenir du soutien au quotidien.

En résumé, l’alimentation en cas de maladie chronique doit être :

  • équilibrée (tous les groupes d’aliments ont leur rôle),
  • adaptée (selon la pathologie, les traitements et les besoins),
  • plaisir (garder le goût, la convivialité et le lien social autour des repas).

Elle fait partie intégrante de la prise en charge globale, au même titre que les traitements et le suivi médical.


Fiche rédigée par Camille Racca. Mise en ligne le 22-09-2025.

Sources :