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Maladie coeliaque

1. Qu'est-ce que la maladie cœliaque ?

La maladie cœliaque est une maladie auto-immune chronique de l’intestin grêle. Elle résulte d’une réaction anormale du système immunitaire face au gluten, une protéine présente dans certaines céréales (blé, seigle, orge).

Cette réaction provoque une inflammation de la muqueuse intestinale et une destruction progressive des villosités intestinales, fines structures chargées d’absorber les nutriments. Cette altération entraîne une malabsorption, responsable de nombreux symptômes digestifs ou carentiels.

La maladie survient dans un contexte de prédisposition génétique : plus de 95 % des personnes atteintes sont porteuses de l’antigène HLA-DQ2, et, dans une moindre mesure, de HLA-DQ8. Cependant, être porteur de ces gènes ne signifie pas nécessairement que l’on développera la maladie.

Attention : La maladie cœliaque n’est pas une allergie. Dans l’allergie au blé, le corps réagit à cette protéine comme si elle était dangereuse. Dans la maladie cœliaque, c’est différent : le gluten déclenche une attaque du système immunitaire contre la paroi de l’intestin.

2. Quels en sont les symptômes ?

La maladie cœliaque provoque principalement des symptômes digestifs, dont l’intensité varie selon l’âge et le degré d’atteinte intestinale :

  • Diarrhées chroniques ou selles molles ;
  • Ballonnements, douleurs abdominales ;
  • Diminution de l’appétit et perte de poids.

Elle peut également se manifester par des symptômes non digestifs, souvent liés à des carences nutritionnelles dues à la malabsorption. Par exemple :

  • Fatigue persistante, fréquente et non soulagée par le repos ;
  • Anémie par carence en fer, acide folique ou vitamine B12 ;
  • Essoufflement, ongles et cheveux cassants, en lien avec l’anémie ;
  • Ostéoporose, fractures ou douleurs osseuses, en cas de carence prolongée en calcium et en vitamine D ;
  • Règles irrégulières ou absentes (aménorrhée), souvent secondaires à une perte de poids importante, par mise au repos de l’axe hypothalamo-hypophysaire ;
  • Retard de croissance ou cassure de la courbe staturo-pondérale chez l’enfant, en lien avec un apport énergétique insuffisant et la mauvaise assimilation des nutriments.

Il est important de noter que la maladie peut aussi évoluer de façon silencieuse. Chez certaines personnes, les symptômes sont absents, discrets ou atypiques. La maladie peut alors passer inaperçue pendant des années, alors même que les lésions intestinales progressent. Ce retard au diagnostic peut entraîner un risque accru de complications à long terme.

3. Quels en sont les retentissements ?

La maladie cœliaque peut affecter significativement la qualité de vie, même en dehors des phases de symptômes digestifs :

  • Contraintes alimentaires : le régime sans gluten est strict, à vie, et nécessite une vigilance permanente. Il peut être difficile à suivre, notamment au restaurant, en voyage ou dans un cadre scolaire/professionnel.
  • Risque de carences nutritionnelles : si la maladie est non traitée, la malabsorption peut entraîner des carences en fer, calcium, zinc, acide folique, etc.
  • Impact psychologique : peur de faire des erreurs alimentaires, isolement social, surcharge mentale liée à la lecture des étiquettes et à la gestion des repas.
  • Risque de complications : en l’absence de régime adapté, la maladie augmente le risque de complications à long terme, telles que l’ostéoporose, des troubles de la fertilité, et dans de rares cas, la survenue d’un lymphome intestinal.

4. Comment est-elle diagnostiquée ?

Le diagnostic de la maladie cœliaque repose sur un ensemble d’examens complémentaires, permettant de confirmer l’intolérance au gluten et l’atteinte de la muqueuse intestinale.

En premier lieu, une prise de sang permet de rechercher des anticorps spécifiques : les IgA anti-transglutaminase tissulaire (tTG) et, en seconde intention, les anticorps anti-endomysium (EMA)

Un dosage des IgA totales est systématiquement associé afin de dépister un déficit en IgA, qui pourrait rendre les résultats faussement négatifs.

En cas de sérologie positive, une endoscopie digestive haute avec biopsies duodénales est généralement proposée. Elle permet d’observer directement l’état de la muqueuse de l’intestin grêle (duodénum) et de rechercher des lésions caractéristiques : atrophie villositaire, hyperplasie des cryptes et infiltration lymphocytaire.

Attention : en cas d’exclusion du gluten avant la réalisation des tests, la prise de sang et la biopsie peuvent revenir faussement négatives.

5. Quelle en est la prise en charge ?

Le traitement unique de la maladie cœliaque est un régime sans gluten strict, à vie. Cela implique d’exclure totalement les aliments contenant du blé, de l’orge et du seigle, ainsi que l’ensemble de leurs dérivés (farine, semoule, pain, pâtes, sauces, etc.)

Des aliments naturellement sans gluten ou portant la mention « sans gluten » peuvent être consommés sans danger.

Une prise en charge diététique est recommandée au moment du diagnostic peut aider pour éviter les erreurs et garantir un bon équilibre nutritionnel.


Fiche rédigée par Camille Racca. Mise en ligne le 09-07-2025.
Sources :