Face au handicap d'un proche

Le témoignage de Clarisse

"Je m’appelle Clarisse et j’ai 19 ans. Il y a bientôt 2 ans, je suis devenue proche aidante pour ma maman en situation de handicap.

Pendant longtemps, nous avons vécu normalement malgré sa maladie de Crohn qui s’est déclenchée lors de ma naissance. En effet, elle a été silencieuse pendant presque 10 ans, faisant arrêter les traitements à ma maman.

Pourtant, il y a 3 ans tout a radicalement changé. Des douleurs aux articulations sont apparues et les crises sont revenues. Ma maman était dans le déni, refusant de reprendre ses médicaments et pensant « que ça ira mieux demain ». Les crises sont devenues de pire et pire au point de l’aliter complètement. 

Après de longues semaines pour essayer de nouveaux traitements, la maladie s’est stabilisée. Mais, le poids des douleurs, de la maladie et des traitements est toujours là et est un grand poids psychologique pour ma maman qui à l’heure actuelle n’a pas repris le travail.  

 

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La maladie est incurable, nous apprenons donc à vivre avec. Depuis cette dernière grosse crise, le poids d’être aidant s’est alors fait ressentir : l'aider à sortir, à prendre ses rendez-vous médicaux, à faire les démarches liées au handicap...  Mes grands-parents et mon père sont d’une grande aide, notamment pour faire les tâches du quotidien mais aussi pour changer les idées et faire en sorte d’aller mieux. 

Au quotidien, il est parfois nécessaire de faire des choix et de s'adapter à la maladie et aux traitements. Quelques jours avant ses injections, ma maman se sent particulièrement fatiguée. Elle n'a ainsi pas le courage de se laver les cheveux et doit prioriser ses différents rendez-vous médicaux. Cette adaptation été compliquée à comprendre au début, mais elle semble aujourd'hui normale et nécessaire dans le bien être et la santé de ma maman.

Malgré cette envie de la faire aller mieux, on se sent parfois démuni ou inutileOn a parfois le sentiment de ne plus avoir la force de le soutenir dans la vie quotidienne. Car, être aidant, c’est aussi souvent être à l’écoute de l’autre avant soi. Il s’agit de faire des activités qui plaisent, comme l’art thérapie, où d'aller à des rendez-vous médicaux car les déplacements sont difficiles.

 

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Certes, être aidant n’est pas un handicap. Mais, c'est aussi un poids car cela peut être très épuisant. Il est donc aussi essentiel de penser à soi-même et de prendre du temps pour nous. Car, malgré ce poids, notre soutien est essentiel et voir son proche dans de meilleures conditions psychologiques redonne toujours le sourire. C’est aussi ça qui fait notre force dans ma famille, le fait de se soutenir malgré les épreuves de la vie et de toujours trouver un moyen pour garder le sourire."

- Clarisse

En savoir plus : Les Proches Aidants

  • En France, 8,8 millions d'adultes sont proches aidants et 0,5 millions de mineures1
  • Le plus souvent, il s'agit d'un soutien moral et d'une aide dans les activités de la vie quotidienne
  • Le rôle d'aidant peut avoir un impact physique et psychologique. Par exemple, 38 % des aidants réguliers à un enfant et 34 % des aidants réguliers à un conjoint ont dit s’être sentis déprimés en raison de leurs responsabilités d’aidants2

Sources : 

  • Direction de la recherche des études de l'évaluation et des stastitiques. 9,3 millions de personnes déclarent apporter une aide régulière à un proche en situation de handicap ou de perte d’autonomie en 2021. 2023
  • Statistique Canada. Enquête sociale générale. 2012.