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Evaluation de la douleur après une chirurgie

1. Qu’est qu’une douleur post-opératoire ?

Après une intervention chirurgicale, il est fréquent de ressentir des douleurs. Celles-ci peuvent prendre deux formes principales :

  • La douleur aiguë

La douleur aiguë postopératoire apparaît dans les heures ou les jours suivants l’intervention. Elle est généralement liée aux lésions et à l’inflammation des tissus provoquées par le geste chirurgical.
Cette douleur fait partie du processus normal de cicatrisation et tend à diminuer progressivement avec le temps et les traitements antalgiques adaptés. Toutefois, si elle devient très intense, ne cède pas aux traitements habituels ou réapparaît après une période d’accalmie, elle peut traduire une complication (infection, hématome, éventration…) et nécessite alors une réévaluation médicale.

  • La douleur chronique

On parle de douleur postopératoire chronique lorsqu’une douleur persiste au-delà de trois mois après l’intervention.
Elle résulte d’un phénomène de sensibilisation du système nerveux à la douleur (appelé hypersensibilisation centrale), parfois associé à une atteinte des nerfs périphériques, notamment au niveau cutané ou dans la zone opérée.
Cette douleur peut altérer la qualité de vie de manière significative et nécessite une prise en charge adaptée, la plus précoce possible, associant des traitements médicamenteux et des approches non médicamenteuses (rééducation, stimulateur électrique transcutané/TENS, soutien psychologique…).

2. Comment évaluer une douleur post-opératoire ?

L’évaluation de la douleur est une étape essentielle afin de mieux la dépister, comprendre son type et son évolution, adapter les traitements, et suivre leur efficacité. On distingue deux types d’échelles et outils d’évaluation. Lorsque la personne peut s’exprimer elle-même on parle d’une auto-évaluation. Lorsque la personne n’est pas en capacité de répondre à des questions simples, l’évaluation est faite par une autre personne et l’on parle d’hétéro-évaluation.

  • Communication verbale et compréhension préservée

Lorsqu’une personne peut exprimer son ressenti, l’auto-évaluation est privilégiée. Elle permet une mesure directe de l’intensité douloureuse à l’aide d’outils simples :

  • Échelle numérique (EN) : de 0 (absence de douleur) à 10 (douleur maximale imaginable).
  • Échelle verbale simple (EVS) : reposant sur des qualificatifs tels que "faible", "modérée", "forte".
  • Échelle visuelle analogique (EVA) : utilisable à partir de 5-6 ans, il s’agit d’une réglette où un curseur est placé entre "pas de douleur" et "douleur maximale".

En cas de douleur persistante, d’autres outils peuvent être utilisés pour affiner l’évaluation, tels que :

  • DN4 : questionnaire permettant d’identifier une composante neuropathique de la douleur.
  • BPI (Brief Pain Inventory) : outil qui évalue à la fois l’intensité de la douleur et son retentissement sur les activités quotidiennes.
  • Échelle HAD (Hospital Anxiety and Depression Scale) : utile pour détecter un retentissement psychologique, notamment l’anxiété ou la dépression associée à une douleur chronique.

 

  • Communication verbale ou compréhension altérée 

Lorsque l’expression verbale est difficile ou impossible (enfants en bas âge, personnes avec polyhandicap, troubles cognitifs...), l’hétéro-évaluation est utilisée. Elle repose sur l’observation du comportement et des signes cliniques par un soignant ou un proche.

Les critères les plus fréquemment observés incluent :

  • Expression faciale : grimaces, mimiques douloureuses
  • Mouvements : agitation, raideur, posture antalgique
  • Réactions sonores : pleurs, gémissements, cris
  • Niveau de vigilance : éveil, somnolence
  • Signes vitaux : fréquence cardiaque, tension artérielle, respiration...

Plusieurs échelles standardisées sont disponibles. En postopératoire immédiat, les plus utilisées sont :

  • FLACC : pour les enfants de 2 mois à 7 ans
  • COMFORT : pour les enfants de 1 à 7 ans en contexte de soins intensifs
  • DESS : pour les enfants avec polyhandicap
  • Algoplus : pour les personnes âgées atteintes de troubles cognitifs (comme une démence)
    En cas de douleur qui persiste dans le temps, l’évaluation devient plus complexe. Elle nécessite une observation répétée et prolongée, une collaboration étroite avec les proches et, lorsque cela est possible, une adaptation des outils pour mieux repérer l’expression de la souffrance associée.

Ressources documentaires

Echelle visuelle analogique eva

Echelle Visuelle Analogique (EVA)

Echelle numerique en

Echelle Numérique (EN)

Echelle verbale simple evs 2

Echelle Verbale Simple (EVS)

Pain out outcome french 26Échelle de douleur chronique post-opératoire (CPSP Scale)

 
 

5 face legs activity cry consolability flacc
​​​​​​​
Echelle FLACC
(Enfant de 2 mois à 7 ans)

11 postoperative pain mesure for parents ppmp

Echelle PPMP (Enfant de 1 à 12 ans)

14 echelle comfort

Echelle COMFORT (Enfant de 1 à 7 ans)

15 echelle douleur enfant san salvadour dess

Echelle DESS (Enfant avec polyhandicap)

Algoplus

Echelle Algoplus (Personne agée avec démence)

DESS

Échelle de San Salvadour (Adulte avec polyhandicap)

Edaap

EDAAP (Adulte avec polyhandicap)

 
 
 
 
 

Rédigée par Julia Franken et Camille Racca. Relue par Raphael Cinotti, Professeur en Anesthésie-Réanimation.

Mise en ligne le 09-08-2025.

Sources :