Sur le plan professionnel, je multiplie souvent les efforts pour avancer dans ma journée ; bien que je sois déjà reconnaissante de pouvoir concilier mon activité professionnelle à la maladie. Sur le plan social, m'engager dans de simples discussions devient parfois très coûteux, voire insoutenable. Par ailleurs, la migraine chronique me rend fatigable, donc je ne peux pas faire trop de choses dans une journée.
À ce jour, il n’y a pas de moyens de guérir de la migraine, mais il existe des traitements qui permettent d'améliorer nos conditions de vie. Au total, j’ai dû essayer une vingtaine de traitements, jusqu’à ce que les tentatives de stratégies médicamenteuses finissent par être épuisées. Chaque essai de traitement, suivi d’un nouvel échec, devient de plus en plus dur à encaisser, malgré une prise en charge bienveillante et adaptée.
Finalement, un traitement associant plusieurs médicaments me permet de retrouver une qualité de vie relativement fonctionnelle. J’ai pu bénéficier des anticorps monoclonaux (« anti-cgrp ») : ils peuvent être prescrits en cas de migraine chronique, mais non remboursés. C’est lors du test d’un deuxième anticorps monoclonal, que j’ai rapidement eu l’impression de sortir de l’enfer : la diminution nette des crises, briser le cercle infernal des douleurs chroniques, savourer pleinement des journées entières sans lutter contre cette douleur.