L’EMDR s’appuie sur le modèle du Traitement Adaptatif de l’Information (TAI), selon lequel le cerveau a la capacité naturelle de traiter et d’intégrer les expériences vécues.
A. En temps normal
Lorsqu’un événement survient, il est encodé par la formation de nouvelles connexions entre les neurones (synapses), mobilisant notamment l’hippocampe (chargé de la mémoire) et l’amygdale (gestion des émotions). Après consolidation, le souvenir est comme rangé dans un tiroir du cortex cérébral, qui joue le rôle de centre d’archivage de la mémoire. Ainsi stocké, il reste accessible, mais il est allégé de sa charge émotionnelle et peut être rappelé sans raviver la détresse initiale.
B. En cas d’événement violent, intense et/ou brutal
Lors d’un accident, d'une situation de harcélement, d’un deuil ou encore de l’annonce d’une maladie incurable, ce mécanisme peut être mis en échec. Le souvenir n’est alors pas intégré correctement et demeure figé sous forme de souvenir traumatique, chargé d’émotions vives et difficile à surmonter. Ce blocage se manifeste par des symptômes persistants tels que l’anxiété, les cauchemars ou les conduites d’évitement, caractéristiques du syndrome de stress post-traumatique (SSPT). Il peut également contribuer au développement ou au maintien de douleurs chroniques.
C. En cas de thérapie par EMDR
L’EMDR vise à réactiver ce processus naturel d’intégration afin de diminuer la charge émotionnelle associée au souvenir traumatique. Les stimulations bilatérales alternées (SBA) sollicitent successivement les deux hémisphères cérébraux, ce qui permet :
- de rétablir la communication entre les régions impliquées dans la mémoire, les émotions et la perception ;
- de retraiter le souvenir et de l’archiver de façon adaptée, en l’associant progressivement à des ressentis plus calmes et sécurisants.
Ainsi, le souvenir perd progressivement son caractère envahissant et douloureux, sans pour autant disparaître : il demeure accessible, mais peut être évoqué avec plus de distance et de sérénité.