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Les troubles du spectre de l'autisme (TSA)

1. Qu'est ce que le TSA ?

Le trouble du spectre de l’autisme (TSA) est un trouble du neurodéveloppement (TND). Il s’agit d’une particularité du fonctionnement du cerveau, généralement présente avant la naissance, qui influence la manière dont une personne perçoit son environnement et interagit avec les autres.

On parle de “spectre” car les manifestations varient beaucoup d’une personne à l’autre, tant dans leur nature que dans leur intensité.

Le TSA peut se manifester par :

  • des difficultés dans les interactions sociales ;
  • des troubles de la communication, verbale et non verbale ;
  • des comportements ou intérêts restreints et répétitifs ;
  • des particularités sensorielles, avec une sensibilité plus forte ou plus faible aux stimulations.

Environ une personne autiste sur trois présente aussi une déficience intellectuelle. Celle-ci se caractérise par un fonctionnement intellectuel inférieur à la moyenne, entraînant des difficultés d’adaptation dans différents aspects de la vie quotidienne.

Le TSA peut également s’accompagner d’autres troubles, notamment dans le cadre de syndromes d’origine génétique tels que :

  • Le syndrome de Dravet, qui associe une épilepsie sévère débutant précocement, un retard de développement généralement évident après l’âge de deux ans et, dans certains cas, des manifestations du spectre de l’autisme ;
  • La sclérose tubéreuse de Bourneville, caractérisée par des tumeurs bénignes touchant différents organes, souvent associée à une épilepsie résistante et à des troubles neurodéveloppementaux incluant l’autisme.

2. Comment est-il diagnostiqué ?

Le diagnostic du TSA repose sur une évaluation rigoureuse et pluridisciplinaire des manifestations cliniques et de leur impact dans la vie quotidienne. Le plus souvent posé dans l’enfance, il peut également être établi à l’âge adulte, notamment lorsque des difficultés persistantes n’ont pas été reconnues plus tôt.

Cette démarche comprend généralement :

  • le recueil d’informations auprès des proches et, lorsque cela est possible, auprès de la personne concernée ;
  • l’utilisation d’outils standardisés, comme l’ADOS (Autism Diagnostic Observation Schedule) et l’ADI-R (Autism Diagnostic Interview-Revised) ;
  • l’exclusion d’autres troubles pouvant expliquer les signes observés.

Dans les formes syndromiques, c’est-à-dire lorsque le TSA est associé à d’autres troubles tels que l’épilepsie ou la déficience intellectuelle, un avis spécialisé en génétique médicale est généralement recommandé. Celui-ci permet d’orienter vers la réalisation d’examens adaptés, afin d’identifier une éventuelle cause sous-jacente et d’ajuster au mieux la prise en charge.

3. Quels sont les retentissements du TSA ?

Le TSA provoque souvent un handicap invisible, difficile à percevoir de l’extérieur, mais qui influence de manière durable la vie de la personne.

Les conséquences du TSA sont très variables d’une personne à l’autre.

  • Dans le cadre scolaire ou professionnel : le TSA peut se traduire par des difficultés d’adaptation aux exigences de l’environnement, une fatigabilité accrue liée aux efforts de concentration, ainsi que par des défis spécifiques dans la communication et le travail en groupe.
  • Sur le plan personnel et social : il peut s’accompagner d’un sentiment d’incompréhension ou d’isolement, en raison des différences dans la façon de percevoir, de communiquer et d’interagir avec autrui.

Ces difficultés peuvent avoir un impact psychique important. Environ 20 % des adultes autistes présentent un trouble anxieux, et près de 60 % déclarent avoir déjà eu des idées suicidaires, un taux largement supérieur à celui observé dans la population générale.

Elles sont également souvent renforcées par un manque d’inclusion dans les milieux scolaires, professionnels et sociaux. Ce déficit d’accessibilité et de reconnaissance expose les personnes autistes à la stigmatisation, à la discrimination et parfois à des violations de leurs droits fondamentaux. Une enquête réalisée en 2020 a ainsi révélé que la moitié des managers interrogés déclaraient ne pas souhaiter recruter de personnes neuroatypiques, mettant en lumière la persistance de préjugés et de barrières sociales.

4. Quelle prise en charge ?

Le TSA nécessite une prise en charge globale et individualisée, afin de répondre aux besoins spécifiques de chaque personne et de favoriser son développement, son autonomie et sa qualité de vie.

Cette prise en charge est principalement non médicamenteuse et combine généralement :

  • des interventions éducatives et comportementales validées scientifiquement, telles que l’ABA (Applied Behaviour Analysis) ou les groupes d’habiletés sociales ;
  • un accompagnement thérapeutique adapté (orthophonie, ergothérapie, psychomotricité, soutien psychologique) ;
  • des aménagements de l’environnement scolaire, professionnel ou quotidien (par exemple, l’utilisation d’outils sensoriels comme les casques antibruit).

En complément, des traitements médicamenteux peuvent être proposés selon les symptômes associés (anxiété, troubles du sommeil, agitation).