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Paraplégie Spastique héréditaire

Les paraplégies spastiques héréditaires (HSP) sont un ensemble de maladies génétiques rares. En Europe, la fréquence est estimée à 1 cas sur 100.000 individus, avec un début en général à l’âge adulte

Il existe également des cas précoces, avec des manifestations qui surviennent dès l’enfance. 

1. Qu’est ce que les paraplégies spastiques héréditaires ?

Les HSP sont des pathologies évolutives du système nerveux central. Elles touchent particulièrement la moelle épinière et le cervelet. 

Elles sont liées à des mutations génétiques variées avec, aujourd’hui, plus de 70 gènes identifiés. 

La plus fréquente est la mutation du gène SPG4 qui code pour la spastin, une protéine indispensable aux bonnes propriétés mécaniques des cellules nerveuses. Elle est transmise sur un mode autosomique dominant, c’est-à-dire qu’une seule copie du gène muté suffit pour développer la maladie et qu’un un parent atteint a un risque sur deux de transmettre la maladie à chacun de ses enfants. Ce n’est pas le cas de toutes les mutations associées aux HSP. Certaines sont transmises sur un mode autosomique récessif (20% des cas), c’est-à-dire que deux copies du gène muté sont nécessaires pour présenter la maladie. Un parent atteint a alors un risque sur quatre de transmettre la maladie à chacun de ses enfants. 

Rarement, elles peuvent aussi être liées à une mutation sur le chromosome X et touchent alors préférentiellement les garçons.

2. Quelles en sont les manifestations ?

Dans les HSP, les symptômes les plus fréquents sont la raideur musculaire (spasticité) et une faiblesse des membres inférieurs.

Ils s’accompagnent généralement de troubles de la marche sévères, qui peuvent aller jusqu’à l’incapacité de se déplacer sans aide technique (canne, fauteuil, etc).

Les HSP peut également entraîner :

  • des contractions musculaires involontaires à type de crampes et spasmes musculaires,
  • une fatigue physique invalidante,
  • des douleurs neuropathiques, c’est-à-dire des douleurs générées par les lésions nerveuses,
  • des problèmes oculaires
  • rarement une surdité ou une déficience intellectuelle

3. Comment sont-elles diagnostiquées ?

Devant des symptômes évocateurs, la première étape du diagnostic est une évaluation clinique approfondie. Elle comprend une anamnèse détaillée, la recherche d’antécédents familiaux ainsi qu’un examen neurologique complet pour notamment évaluer la force et le tonus musculaire ainsi que les réflexes et la coordination.

Des tests génétiques peuvent alors permettre de confirmer le diagnostic grâce à l’identification de la mutation génétique impliquée. 

Néanmoins, il arrive que les tests génétiques ne parviennent pas à identifier de mutation susceptible d’expliquer la maladie. Ils sont alors dits non contributifs et n'excluent pas le diagnostic de paraplégies spastiques héréditaires. 

Par ailleurs, d’autres examens tels que les IRM du cerveau et de la moelle épinière peuvent aider à exclure des diagnostics différentiels.

4. Quelle prise en charge ?

Actuellement, il n'existe pas de traitement curatif pour les paraplégies spastiques héréditaires. Cependant, des traitements symptomatiques peuvent être proposés pour améliorer la qualité de vie :

  • Plusieurs médicaments, tels que le baclofène (lioresal), et certaines interventions, comme les injections de toxine botulique, permettent de diminuer la spasticité musculaire,
  • Des médicaments et certaines interventions non médicamenteuses, comme la kinésithérapie, peuvent également être proposés pour la prise en charge de la douleur,
  • La kinésithérapie est également essentielle pour entretenir les capacités motrices, particulièrement la marche, préserver l'amplitude des mouvements et lutter contre les troubles de l’équilibre,
  • L’ergothérapie est un outil pour préserver l’autonomie dans les activités de la vie quotidienne, notamment grâce à des conseils spécifiques sur les aides techniques,
  • Un suivi psychologique et un accompagnement social peuvent être proposés en fonction des répercussions de la maladie.

Où en est-il de la recherche ?

La recherche scientifique sur les HSP progresse également.


Fiche rédigée par Amandine Distinguin et relue par Camille Racca, interne en génétique. Mise en ligne le 05-06-2025

Sources :