Mucoviscidose

La mucoviscidose est une maladie génétique et héréditaire qui touche principalement les poumons et le tube digestif.
Elle est liée à une anomalie du gène qui code pour la protéine CFTR : une mutation génétique qui se transmet avec un mode autosomique récessif, c’est-à-dire que deux copies du gène muté sont nécessaires pour développer la maladie.

A quoi est dû la mucoviscidose ?

Normalement, le corps humain produit un mucus fluide pour humidifier les organes. Il est sécrété par les cellules de revêtement des organes creux, comme les bronches, le tube digestif ou les canaux du pancréas. 

Dans la mucoviscidose, suite aux dysfonctionnements de la protéine CFTR,  ce mucus est anormalement épais et collant. Il s’accumule alors à divers endroits de l’organisme et finit par obstruer les voies et canaux.

Quels en sont les symptômes et signes cliniques ?

En général, les premiers signes de la mucoviscidose apparaissent au cours de la petite enfance.

Elle entraîne généralement :

  • une toux chronique
  • un essoufflement, en cas de diminution des capacités respiratoires 
  • des infections respiratoires fréquentes 
  • des douleurs abdominales et des ballonnements 
  • des diarrhées et/ou une constipation 
  • une prise de poids insuffisante, voir une dénutrition, liée à une malabsorption des nutriments et des graisses 

Plusieurs autres signes sont également souvent retrouvés :

  • une fatigue intense
  • des troubles de la fertilité
  • des infections des sinus à répétition 
  • une sensation de nez bouché liée à la présence d'une formation charnue de la muqueuse du nez (polype) 
  • un diabète lié à une insuffisance de sécrétion d'insuline par le pancréas

Enfin, il existe également d'autres manifestations plus rares comme : 

  • des douleurs articulaires 
  • des lésions au niveau du foie et des voies biliaires, voire une cirrhose

Comment est-elle diagnostiquée ?

A. Le diagnostic prénatal

Il arrive que le diagnostic soit recherché avant même la naissance devant :

  • l’apparition d’une ou plusieurs anomalies évocatrices lors des échographies de suivi de la grossesse 
  • la présence d’antécédents familiaux de mucoviscidose 
    Il est confirmé par la recherche d’une mutation du gène CFTR chez le fœtus, après le prélévement  du liquide amniotique ou des cellules du placenta dans l’utérus de la femme enceinte.


B. Le dépistage néonatal

En France, depuis 2002, le dépistage de la mucoviscidose à la naissance est généralisé. Il consiste en la recherche systématique chez les nouveaux nés d’un taux élevé de trypsine immunoréactive, une enzyme fabriquée par le pancréas. 

Il est réalisé à l’aide d’un simple prélèvement sanguin au niveau du talon et permet ensuite de proposer des examens complémentaires aux enfants concernés. En effet, la présence d’un taux élevé de trypsine immunoréactive ne permet pas à lui seul d’affirmer le diagnostic de la mucoviscidose (nombre de faux positifs élevés).
Il est ensuite rechercher une mutation au niveau du gène CFTR (par PCR ou NGS) ainsi qu’un taux élevé d’ion chlorure dans la sueur (test de la sueur positif) afin de poser avec certitude le diagnostic de la mucoviscidose.


C. Le diagnostic dans l’enfance

En l’absence de dépistage néonatal, le diagnostic est réalisé suite à l’apparition de signes cliniques évocateurs
Il est confirmé grâce à la recherche de mutation au niveau du gène CFTR et ainsi qu’un taux élevé d’ion chlorure dans la sueur, caractéristique de la maladie.

Quelle en est la prise en charge ?

En France, dans chaque région, il existe des centres spécialisés, appelés centres de ressources et de compétences de la mucoviscidose (CRCM). Ils ont notamment pour rôle de coordonner les soins des personnes concernées. 

Ils reposent sur : 

A. La mise en place d’un traitement étiologique, si possible 

Depuis quelques années, il existe des modulateurs de CFTR qui permettent de compenser le défaut protéique observé dans la mucoviscidose. 
Ces nouveaux traitements constituent une révolution dans la prise en charge de la maladie et améliorent considérablement la fonction respiratoire, la fonction digestive, et plus globalement la qualité de vie, dès le plus jeune âge.
Néanmoins, ils ne sont pas accessibles à toutes les personnes porteuses de mucoviscidose, particulièrement avec un antécédent de greffe pulmonaire.


B. Une prise en charge symptomatique

Elle repose notamment sur : 

  • L’utilisation de fluidifiants bronchiques et des séances de kinésithérapie régulières afin de favoriser l’expectoration des sécrétions bronchiques 
  • La mise en place d’antibiothérapie ponctuelle pour prévenir l'apparition d’infections et d’éradiquer les bactéries
  • La recommandation d’une vaccination systématique et préventive contre la grippe, le pneumocoque, les hépatites A et B, la varicelle et le Covid19 
  • Le recours à des extraits pancréatiques afin d’améliorer la digestion
  • La prise en charge appropriée des éventuelles complications, telles que la dénutrition

En cas d’insuffisance respiratoire terminale, une oxygénothérapie est mise en place et une greffe pulmonaire peut être envisagée. 

Centres de référence

En France, plusieurs Centre de Ressources et de Compétences de la Mucoviscidose existent. Ces derniers assurents une prise en charge globale. Il en existe 47 qui sont répartis sur tout le territoire. 

Liens utiles pour trouver plus d'informations

  • AMELI Diagnostic et évolution de la mucoviscidose 
  • Vaincre la mucoviscidose Qu'est ce que c'est que la mucoviscidose ? 
  • INSERM Mucoviscidose : des pistes thérapeutiques encourageantes 
  • Orpha.net La Mucoviscidose 
  • HAS PNDS Protocole National de Diagnostic et de Soins Mucoviscidose 
  • AJD Aide aux jeunes diabétiques. Le diabète dans la Mucoviscidose 

Sources :


Fiche rédigée par Julia Franken et relue par Camille Racca, interne en génétique médicale.