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Les douleurs inflammatoires

1. Qu’est-ce que les douleurs inflammatoires ?

Les douleurs inflammatoires font partie des douleurs dites "nociceptives", c’est-à-dire qu’elles apparaissent lorsque les récepteurs à la douleur, appelés nocicepteurs, sont activés par une irritation ou une lésion des tissus.

Elles se distinguent des douleurs mécaniques par leur origine : elles sont provoquées par la libération de substances chimiques de l’inflammation (prostaglandines, cytokines, bradykinines), produites par le corps en réponse à une blessure, une infection ou une maladie auto-immune. 

En général, ces douleurs présentent les caractéristiques suivantes :

  • Elles s’accompagnent de raideurs, surtout le matin, qui durent plus de 30 minutes.
  • Elles peuvent être associées à des signes visibles d’inflammation : chaleur, rougeur ou gonflement.
  • Elles ont tendance à s’améliorer avec le mouvement, contrairement aux douleurs mécaniques qui augmentent à l’effort.
  • Elles évoluent souvent par poussées, avec des périodes d’intensification des symptômes.
  • Elles peuvent réveiller la nuit, généralement en fin de nuit, en l'absence de mouvement déclencheur

2. Quels sont les causes les plus fréquentes ?

Les douleurs inflammatoires peuvent être aiguës ou chroniques, selon leur origine et leur durée d’évolution.

A. Les douleurs aiguës 

Certaines situations peuvent provoquer des douleurs inflammatoires transitoires, liées à une réaction rapide du corps face à une agression, comme :

  • Une blessure ou un traumatisme (ex : tendinite aiguë, entorse)
  • Une infection aiguë (ex : arthrite septique), 
  • Une réaction post-infectieuse (ex : arthrite réactionnelle, après une infection urinaire).

B. Les douleurs chroniques 

Les douleurs inflammatoires chroniques sont fréquentes dans les maladies auto-immunes ou auto-inflammatoires. Généralement, elles évoluent par poussées, avec des phases d’intensification et des périodes plus calmes. Ces douleurs sont notamment présentes dans :

  • La polyarthrite rhumatoïde
  • La spondylarthrite ankylosante
  • Le lupus érythémateux systémique
  • Le rhumatisme psoriasique
  • Les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (maladie de Crohn, rectocolite hémorragique)

3. Quels en sont les retentissements ?

Lorsqu'elles deviennent chroniques, les douleurs inflammatoires peuvent avoir des répercussions majeures sur la vie quotidienne. Elles ne se limitent pas à une gêne physique :

  • elles perturbent souvent le sommeil, en particulier par des réveils nocturnes dus à la douleur ;
  • elles ont tendance à limiter la mobilité et à compliquer les gestes du quotidien ;
  • elles peuvent également affecter la santé mentale, en favorisant l’anxiété, l’isolement, voire la dépression.

Avec le temps, ces douleurs peuvent s’étendre, s’intensifier, et devenir moins liées à l’état inflammatoire réel. On parle alors de douleurs nociplastiques, liées à une hypersensibilité du système nerveux à la douleur : le cerveau et la moelle épinière continuent à transmettre une sensation de douleur, même en l’absence de lésion active.

Ce mécanisme, connu sous le nom d’hypersensibilisation centrale, rend la prise en charge plus complexe et nécessite une approche pluridisciplinaire, intégrant les dimensions physique, psychologique et sociale de la douleur.

4. Quelle en est la prise en charge ?

La prise en charge repose à la fois sur le traitement de l’inflammation et sur une approche globale de la douleur, adaptée à chaque personne.

A. Durant les poussées

  • Anti-inflammatoires (AINS) : comme l’ibuprofène ou le diclofénac, utilisés pour soulager la douleur et l’inflammation en phase aiguë. Leur usage reste généralement temporaire, car une prise prolongée peut entraîner des effets indésirables (estomac, reins, cœur).
  • Corticoïdes : efficaces pour calmer rapidement une poussée inflammatoire important. Leur utilisation reste limitée dans le temps en raison de possibles effets secondaires (prise de poids, diabète, hypertension…).

B. En traitement de fond

Dans les maladies inflammatoires chroniques, comme la polyarthrite rhumatoïde ou la spondylarthrite ankylosante, il est généralement mis en place un ou plusieurs traitements de fond. Contrairement aux médicaments qui soulagent uniquement les symptômes (comme les antidouleurs ou les anti-inflammatoires), ces traitements visent à :

  • ralentir l’évolution de la maladie
  • réduire la fréquence des poussées
  • prévenir les atteintes irréversibles des articulations ou des organes

Le choix du traitement dépend de plusieurs éléments : la maladie en cause, la nature des atteintes, leur sévérité, mais aussi des autres maladies associées ou des traitements déjà en cours.

C. Approches complémentaires

  • Médicaments antalgiques : paracétamol, voire opoides de palier faibles (tramadol, codéine) si besoin, toujours sous suivi médical.
  • Kinésithérapie et activité physique adaptée : pour entretenir la mobilité, réduire les raideurs et prévenir la perte d’autonomie.
  • Soins thermaux, TENS (stimulation électrique transcutanée) et techniques psycho-corporelles de gestion de la douleur (hypnose, relaxation,...) : ces approches peuvent être utiles pour apaiser les douleurs chroniques et améliorer le bien-être général.
  • Soutien psychologique : un accompagnement psychologique permet de mieux vivre avec la douleur au quotidien, et d’agir sur ses retentissements émotionnels (anxiété, dépression, ...)

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