Avec le temps, certaines personnes atteintes d’endométriose développent une douleur persistante, diffuse et disproportionnée par rapport à l’étendue des lésions visibles. Ce tableau évoque un mécanisme nociplastique, aujourd’hui reconnu comme une troisième catégorie de douleur, aux côtés des douleurs nociceptives et neuropathiques.
La douleur nociplastique résulte d’un dysfonctionnement des systèmes de modulation de la douleur au sein du système nerveux central (moelle épinière et cerveau), en l’absence de lésion objectivable ou de façon disproportionnée par rapport aux lésions identifiées. Dans l’endométriose, cette hypersensibilisation touche fréquemment la région pelvienne, on parle alors d’hypersensibilité pelvienne.
Les personnes concernées décrivent souvent :
- des douleurs diffuses ou mal localisées, à type de pesanteur, brûlure ou courbature ;
- des douleurs aggravées par le stress, la fatigue, ou certains stimuli sensoriels (lumière, bruit, odeurs) ;
- des signes d’hypersensibilité : hyperalgésie (douleur exagérée), voire allodynie (douleur au simple toucher ou au contact d’un vêtement).
Le diagnostic est clinique, fondé sur l’analyse des symptômes, de leur chronologie et du contexte. Il peut être appuyé par l’utilisation de questionnaires validés, tels que :
- le questionnaire Convergences PP, développé spécifiquement pour évaluer l’hypersensibilisation pelvienne ;
- le questionnaire FiRST, utilisé pour détecter une hypersensibilisation centrale généralisée, évocatrice d’une fibromyalgie associée.