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Biothérapies

Les biothérapies (ou bDMARDs) sont des biomédicaments fabriqués à partir de cellules vivantes. Ces traitements ciblent de manière très précise certaines molécules ou cellules du système immunitaire pour réduire l’inflammation et mieux contrôler la maladie.

Les différents types

  • Anti-TNF (infliximab, adalimumab, etanercept…) : rhumatologie, dermatologie, gastro-entérologie. Ciblent le TNF-alpha.
  • Anti-IL-6 (tocilizumab…) : polyarthrite rhumatoïde, maladies systémiques. Agissent sur l’interleukine 6.
  • Anti-IL-17, Anti-IL-23 (secukinumab, ustekinumab…) : psoriasis, spondyloarthrites. Ciblent les voies inflammatoires cutanées et articulaires.
  • Anti-CD20 (rituximab…) : maladies auto-immunes et hématologiques. Ciblent les lymphocytes B.
  • Autres anticorps ciblés (anti-IgE, anti-IL-5, anti-IL-4/13…) : asthme sévère, allergies chroniques.

Prescription

  • Les biothérapies sont indiquées en cas d’échec ou d’intolérance aux traitements de fond classiques.
  • Leur prescription est réservée aux spécialistes (rhumatologue, gastro‑entérologue, dermatologue, pneumologue, etc.).
  • Jusqu’en 2024, l’initiation et le suivi se faisaient uniquement à l’hôpital, mais certains traitements sous‑cutanés peuvent désormais être commencés en ville par ces mêmes spécialistes.
  • Un bilan pré‑thérapeutique est obligatoire avant initiation :
  • Prise de sang complète : recherche de signes d’infection, contrôle des principaux paramètres.
  • Recherche d’infections latentes ou anciennes :
    • Dépistage de la tuberculose (test cutané, radiographie pulmonaire +/- scanner thoracique).
    • Sérologies virales : hépatites B et C, VIH, parfois virus herpès, VZV.
    • Bilan dentaire et gynécologique.
  • Mises à jour des vaccinations :
    • Vaccin contre la grippe, le pneumocoque, parfois la coqueluche, hépatite B, papillomavirus : idéalement avant le début du traitement.
    • Pas de vaccins vivants sous biothérapie. (ex : rougeole-oreillons-rubéole (ROR), varicelle). 
  • Évaluation cardiaque et selon la maladie, exclusion d’autres risques (cancers, insuffisance cardiaque sévère).

Contraintes et suivi

  • Mode d’administration : injection sous-cutanée (stylo ou seringue) ou perfusion à l’hôpital.
  • Fréquence : d’une fois par semaine à une fois tous les 2-3 mois.
  • Conservation : à conserver au réfrigérateur (2 à 8 °C), sans congélation.
  • Suivi médical : bilans sanguins réguliers, consultation spécialisée, carnet de traitement à jour.
  • Risque infectieux : vigilance accrue, surtout les premiers mois ou en cas de contact avec une maladie contagieuse.

Situations particulières

Vaccins

  • Les vaccins vivants (varicelle, fièvre jaune, ROR, BCG) sont contre-indiqués.
  • Les vaccins inactivés (grippe, pneumocoque, COVID-19, tétanos, hépatite) sont recommandés, mais parfois moins efficaces.
  • Idéalement, les vaccins doivent être mis à jour avant de commencer la biothérapie.

Grossesse et allaitement

Certaines biothérapies peuvent être poursuivies pendant la grossesse jusqu’à un certain stade, d’autres doivent être arrêtées. Toujours en discuter avec le médecin avant un projet de grossesse ou pendant l’allaitement.

Chirurgie et soins dentaires

Prévenir l’équipe soignante avant toute intervention. Le médecin peut recommander de décaler ou suspendre une injection pour limiter le risque infectieux.

Voyages

Vérifier les vaccins obligatoires et leur compatibilité avec le traitement. Prévoir un certificat médical et respecter la chaîne du froid pour transporter le traitement.

Conseils pratiques

  • Garder sur soi une carte ou un document indiquant le nom de la biothérapie et le spécialiste référent.
  • Prévenir son médecin en cas de fièvre, toux persistante, plaie qui ne cicatrise pas.
  • Ne jamais arrêter seul le traitement, même si les symptômes s’améliorent.
  • Noter les dates d’injection et les effets ressentis dans un carnet ou une application.
  • Conserver correctement les stylos/séringues (réfrigérateur entre 2 et 8 °C, à l’abri de la lumière).
  • En voyage, prévoir une ordonnance traduite si nécessaire et vérifier les règles de transport des médicaments.

Fonction normale de l'inflammation

L'inflammation est une réaction naturelle du corps pour se défendre contre les bactéries ou microbes. En cas d'agression, les globules blancs produisent des substances inflammatoires qui provoquent rougeur, chaleur, douleur et gonflement pour lutter contre la menace. Une fois celle-ci éliminée, l'inflammation disparaît.

Dysfonction dans les maladies inflammatoires chroniques

Dans ces maladies, l’inflammation devient excessive et mal dirigée : elle attaque certaines parties du corps sans raison apparente (articulations, peau, intestin). Cette inflammation persistante provoque douleurs, lésions et complications, avec des périodes de poussée et de rémission.

Avant d’envisager une biothérapie, plusieurs traitements de fond « classiques » (dits aussi « synthétiques ») sont proposés :

  • Le méthotrexate : médicament majeur utilisé en première intention, administré une fois par semaine, en comprimé ou en injection sous-cutanée. Surveillance régulière (prise de sang, suivi pulmonaire).
  • La sulfasalazine : comprimés plusieurs fois par jour, doses montées progressivement avec surveillance sanguine. Peut être proposé chez la femme enceinte.
  • Le léflunomide : comprimé quotidien, nécessite également une surveillance biologique et contraception stricte chez la femme en âge de procréer.
  • L’hydroxychloroquine : comprimé 1 à 2 fois par jour, nécessite un suivi ophtalmologique.