Les douleurs neuropathiques sont causées par une lésion du système nerveux centrale (moelle épinière, cerveau) ou périphérique (nerfs).
Dans le cadre du cancer, elles surviennent fréquemment :
- en cas d’infiltration d’un nerf ou d’un plexus nerveux par la tumeur ;
- après une chirurgie, entraînant une lésion des fibres nerveuses locales ;
- ou à la suite de traitements neurotoxiques, notamment certaines chimiothérapies (ex. : taxanes, platines, vincristine).
Ces douleurs sont souvent bien localisées sur un territoire nerveux et décrites comme :
- brûlures ou sensations de froid douloureux,
- décharges électriques, douleurs en coup de poignard ou broiement.
Elles s’accompagnent classiquement de troubles sensitifs :
- Paresthésies : sensations anormales non douloureuses (fourmillements, picotements) ;
- Allodynie : douleur déclenchée par un stimulus normalement indolore (toucher léger, vêtement) ;
- Hyperalgésie : douleur exagérée pour un stimulus faiblement douloureux.
Souvent invalidantes, ces douleurs tendent à devenir chroniques et peuvent impacter durablement la qualité de vie, y compris après la rémission. Selon l’enquête nationale VICAN5, menée cinq ans après un cancer, près de 4 personnes sur 10 souffrant de douleurs chroniques présentaient des signes évocateurs de douleur neuropathique (score positif au DN4).