Gastroparésie

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La gastroparésie

Une maladie invalidante souvent méconnue


Trouble chronique affectant l’estomac, la gastroparésie est une pathologie encore trop peu connue et difficile à traiter. Touchant en majorité des femmes, elle peut significativement impacter la qualité de vie des patients.

Qu’est-ce que la gastroparésie ?

Étymologiquement le terme gastroparésie signifie paralysie partielle (parésie) de l’estomac (gastro). En effet, il s’agit d’un trouble digestif caractérisé par un dysfonctionnement des muscles de l’estomac qui conduit à un ralentissement de la vidange gastrique. Les contractions musculaires permettent normalement le passage des aliments de l’estomac à l’intestin. Or chez les personnes souffrant de gastroparésie, on observe que l’évacuation de l’estomac est ralentie ou que l'estomac ne se vide pas correctement alors même qu’aucun obstacle n’empêche la vidange.

Symptômes et signes cliniques

Les symptômes les plus récurrents de la gastroparésie sont les vomissements et nausées, le sentiment de satiété précoce et de plénitude de l’estomac. A cela peut aussi s’ajouter des douleurs abdominales, des ballonnements et des reflux gastro-oesophagiens. 

Les symptômes caractéristiques de la gastroparésie ne sont pas propres uniquement à cette pathologie. Ainsi, cette non-particularité des symptômes associée la méconnaissance relative de la pathologie et/ ou certains a priori peuvent conduire à l’errance médicale et donc ralentir la pose d’un diagnostic et la mise en place des traitements nécessaires. Les symptômes et leurs répercussions peuvent être sous-estimés. Par ailleurs, cela peut également conduire à des erreurs de diagnostic en étant associés par exemple à un trouble du comportement alimentaire tel que l’anorexie. Le parcours médical peut donc être long et difficile pour ces patient(e)s.

Les causes de la gastroparésie peuvent varier, mais les plus courantes incluent le diabète (30% des cas), une chirurgie oeso-gastrique ou des troubles du système nerveux. La prise prolongée de certains médicaments comme les opioïdes ou les antidépresseurs peut aussi être un facteur. Enfin, dans 40% des cas la gastroparésie est idiopathique c’est-à-dire que l’on ne connaît pas son origine. 

Les moyens diagnostics

En plus de l’évaluation symptomatique et clinique, le diagnostic est établi grâce à une scintigraphie de vidange gastrique permettant de mesurer la vitesse à laquelle l’estomac se vide ou par un test respiratoire au carbone 13.

Quelles en sont les répercussions ?

La gastroparésie peut avoir un impact significatif sur la qualité de vie des patients. En effet, la difficulté à digérer les aliments et à absorber les nutriments entraîne souvent une perte de poids et une malnutrition. Si l’alimentation devient trop compliquée et insuffisante, la pose d’une sonde nasojujénale peut être envisagée. Chez les patients souffrant de diabète, le passage irrégulier des aliments dans l’intestin peut rendre la glycémie difficile à contrôler.

A cela s'ajoutent fatigue et douleurs chroniques pouvant rendre les activités du quotidien difficiles à réaliser. La gastroparésie a donc de multiples répercussions sur la vie sociale et professionnelle des patients et peut conduire à un isolement social, ce qui n’est pas sans conséquence au niveau psychologique (anxiété, dépression).

Quelle prise en charge ?

A ce jour, il n’existe aucun traitement permettant de guérir cette pathologie mais des traitements médicamenteux et/ou chirurgicaux peuvent aider à soulager les symptômes. Une prise en charge multidisciplinaire incluant l’aspect nutritionnel est essentielle pour améliorer la qualité de vie des patients et limiter les risques de malnutrition et carences diverses.

En première intention, une modification des habitudes alimentaires afin de faciliter la digestion est nécessaire. Il est conseillé de manger des repas plus petits mais de manière régulière tout au long de la journée, limiter les aliments riches en fibres ou en graisses plus difficiles à digérer ou encore d’essayer les purées et soupes. Une supplémentation nutritionnelle peut être envisagée pour favoriser un meilleur apport lorsque l’alimentation n’est pas suffisante.

A cela un traitement médicamenteux peut être proposé. Il peut s’agir de prokinétiques pour stimuler les contractions de l’estomac ou d’antiémétiques pour lutter contre les nausées et vomissements. Le traitement est individualisé selon les symptômes présentés. Lorsque cela n’est pas suffisant, il est possible de compléter la prise en charge avec un traitement chirurgical. Il existe différentes interventions: l’injection de toxine botulique intra-pylorique pour faciliter la vidange de l’estomac, le GPOEM où l’on relaxe le pylore afin que les aliments puissent passer plus facilement dans l’ingestion grêle ou encore le stimulateur gastrique électrique SEG stimulant directement les muscles de l’estomac. 

Malgré ces progrès, la gastroparésie reste difficile à traiter mais des recherches font entrevoir l’espoir de traitements futurs.

Sources: