Fiche Ressource : Endométriose

L'endométriose touche une personne menstruée sur dix. Il s’agit d’une maladie complexe dont la douleur est l’un des principaux symptômes. Elle est présente dans plus de 70% des cas.

Nous avons donc décidé de réaliser une fiche ressource ciblée sur l'endométriose et la douleur.

L’endométriose est une maladie inflammatoire chronique. Elle est une source de handicap invisible. Par exemple, près de 90% des personnes concernées déclarent qu’elle a un impact sur leur vie professionnelle et plus de la moitié souffre d’une fatigue invalidante.

L’endométriose est liée à la présence d’un tissu semblable à l’endomètre en dehors de l’utérus. Celui-ci se loge fréquemment dans des zones proches de l’utérus comme les ovaires, les ligaments utéro-sacrés et la vessie. Celui-ci peut aussi apparaître à distance notamment au niveau du système digestif et diaphragme.

L'endométriose entraîne des symptômes variés. Par exemple, elle s’accompagne fréquemment des douleurs de règles intenses dès l'adolescence, des douleurs pelviennes récurrentes ou lors des rapports sexuels. Elle peut également entraîner des troubles digestifs ou urinaires, ainsi que des douleurs de type sciatique.³

Le diagnostic peut être posé grâce à l’imagerie. Les examens recommandés sont l’échographie pelvienne endovaginale et l’IRM pelvienne. L’IRM étant l’examen le plus sensible et permettant une cartographie précise des lésions profondes. 

Néanmoins, il arrive que ceux-ci soient normaux, malgré la présence d’endométriose. Il peut alors être proposé d’autres explorations, au cas par cas, ou un traitement hormonal dont l’efficacité orientevers diagnostic.

Les douleurs dans l’endométriose ne sont pas proportionnelles à l’étendue des lésions et peuvent survenir en dehors des règles. Elles sont liées à des mécanismes variés : 

Généralement, elles sont provoquées par l’atteinte des tissus par l’endométriose ou liées aux adhérences qui rétractent les tissus. On parle alors de douleurs nociceptives. 

Avec le temps, elles peuvent devenir plus intenses et diffuses malgré l’absence de progression des lésions. Cela est dû à une hypersensibilisation centrale, c’est-à-dire à un mauvais fonctionnement des structures du système nerveux qui modulent la douleur.

Fréquemment, il existe également des douleurs dues à une atteinte du système nerveux par les lésions d’endométriose ou une chirurgie. Ces douleurs neuropathiques sont souvent décrites comme des brûlures et des décharges électriques. Elles sont localisées dans un territoire dépendant du nerf ou du plexus nerveux atteint.

Il n’y a pas de traitement spécifique permettant de guérir l’endométriose. Ainsi, la prise en charge est globale et vise à soulager les symptômes et à améliorer la qualité de vie.

En cas de douleur pelvienne, il est possible de proposer des antalgiques conventionnels. La chirurgie et l’arrêt des cycles par un traitement hormonal peuvent aussi participer à atténuer les douleurs.

Les douleurs neuropathiques nécessitent souvent la prescription d’antidépresseurs et d’antiépileptiques qui agissent sur le système de modulation de la douleur. Des traitements non médicamenteux sont aussi utilisés comme la stimulation transcutanée (TENS) et la kinésithérapie. Ceux-ci sont également souvent proposés en cas de douleurs nociplastiques.