Draw Your Fight

Douleur dans la mastocytose

Les mastocytoses sont des maladies rares caractérisées par une prolifération anormale des mastocytes dans la peau (mastocytose cutanée) ou dans plusieurs organes (mastocytose systémique). Elles se distinguent des syndromes d’activation mastocytaire (SAMA), qui impliquent une activation excessive des mastocytes sans prolifération clonale. (Voir fiche Les mastocytoses)

Mécanismes de la douleur dans la mastocytose

La douleur dans la mastocytose est principalement liée à la prolifération et à l’activation anormale des mastocytes, qui libèrent de nombreux médiateurs pro-inflammatoires comme l’histamine, les prostaglandines, les leucotriènes, et les cytokines. Cette libération entraîne :

  • Douleurs articulaires, musculaires ou osseuses par atteinte inflammatoire des tissus et hypersensibilisation des terminaisons nerveuses au signaux douloureux.
  • Douleurs neuropathiques dues à une inflammation des nerfs périphériques ou à des perturbations du système nerveux central par les médiateurs mastocytaires.
  • Douleurs viscérales (digestives) par hyperstimulation des récepteurs présents dans le tractus gastro-intestinal.
  • Douleurs nociplastiques : avec le temps, le système nerveux peut devenir hypersensible à la douleur, avec une extension des zones douloureuses malgré l’absence de progression de la maladie sous-jacente.


Ces mécanismes expliquent la nature souvent multifactorielle et résistante aux traitements conventionnels de la douleur chez les patients atteints de mastocytose.

Gestion de la douleur dans la mastocytose

La douleur est un symptôme fréquent, notamment osseux, neurologique et gastro-intestinal. Sa prise en charge est multimodale :

  1. Traitements médicamenteux :
    • Antihistaminiques pour réduire l’activation mastocytaire
    • Antalgiques : paracétamol, mais prudence avec les AINS (risque de dégranulation mastocytaire).
    • Bisphosphonates pour les douleurs osseuses liées à l’ostéoporose.
    • Antidépresseurs tricycliques (amitriptyline), gabapentinoïdes (prégabaline) pour les douleurs neuropathiques.
    • Corticoïdes en courte durée en cas de poussée inflammatoire.
  2. Approches non médicamenteuses :
    • Physiothérapie et activité physique adaptée.
    • Techniques de relaxation, hypnose, méditation.
    • Soutien psychologique pour la gestion de la douleur chronique.