La pemphigoïde gestationis est une maladie rare de la peau qui survient pendant la grossesse, le plus souvent au 2ᵉ ou 3ᵉ trimestre. Elle se manifeste par des plaques rouges accompagnées de démangeaisons très intenses, débutant généralement autour du nombril, puis s’étendant avec l’apparition de bulles tendues remplies de liquide.
Il s’agit d’une maladie auto-immune : le système immunitaire produit des anticorps anti-BP180, dirigés contre la protéine BP180 située à la jonction entre l’épiderme (la couche superficielle de la peau) et le derme (la couche plus profonde). Cette réaction déclenche une inflammation locale responsable des lésions cutanées
En cas de suspicion de pemphigoïde gestationis, un avis dermatologique spécialisé est nécessaire. Le diagnostic est le plus souvent confirmé par la recherche des anticorps anti-BP180 dans le sang. Une biopsie cutanée peut être réalisée dans les cas atypiques.
La prise en charge repose sur l’administration de corticoïdes, en crème ou par voie orale, en fonction de la sévérité. Des antihistaminiques sont généralement associés pour apaiser les démangeaisons.
Dans la majorité des cas, la grossesse se déroule normalement. Une surveillance obstétricale renforcée est toutefois recommandée, car la pemphigoïde gestationis peut augmenter le risque de prématurité ou de retard de croissance intra-utérin. Rarement, les anticorps maternels peuvent traverser le placenta et provoquer chez le nouveau-né des lésions cutanées transitoires, qui disparaissent spontanément.
La pemphigoïde gestationis régressent généralement après l’accouchement, mais des rechutes sont possibles, particulièrement lors des grossesses ultérieures.