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Evaluation de la douleur

On peut avoir mal à tous les âges de la vie. Dès la vie intra-utérine, le système de transmission de la douleur fonctionne. Les enfants et les adolescents ne sont donc pas épargnés par la douleur chronique. Le plus souvent, il s'agit de maux de tête ou de douleurs localisées au niveau des articulations et des muscles. 

1. Comment évaluer l'intensité de la douleur ?

L’évaluation de l’intensité de la douleur est une étape indispensable pour adapter la prise en charge. Elle doit s’appuyer sur des outils validés, choisis en fonction de l’âge, du développement et des capacités de communication de l’enfant.

A. Chez le nourrisson ou l’enfant non verbal

Lorsque l’enfant ne peut pas s’exprimer verbalement ou ne comprend pas les échelles d’auto-évaluation, on utilise des échelles d’hétéroévaluation. Ces outils reposent sur l’observation du comportement de l’enfant et sont remplis par un soignant.

Elles prennent en compte :

  • les mimiques (grimaces, plissements du front),
  • la posture (repli sur soi, raideur),
  • les pleurs,
  • les mouvements (agitation, retrait),
  • les réactions au contact ou à la mobilisation.

Exemples d’échelles utilisées :

  • Échelle DAN (Douleur Aiguë du Nouveau-né),
  • Échelle FLACC (Face, Legs, Activity, Cry, Consolability),
  • Échelle EVENDOL (Évaluation ENfant DOuLeur).

B. Chez l’enfant à partir de 4-5 ans et chez l’adolescent

Dès que l’enfant est capable de comprendre une consigne simple, on privilégie l’auto-évaluation, car elle permet à l’enfant de s’exprimer directement sur son ressenti.

Outils les plus couramment utilisés :

  • Échelle des visages (FPS-R) : l’enfant choisit le visage qui correspond à ce qu’il ressent.
  • Échelle numérique (EN) : généralement proposée à partir de 8 ans, l’enfant attribue une note de 0 (pas de douleur) à 10 (douleur maximale imaginable).
  • Échelle verbale simple : pour les enfants capables d’utiliser des mots (pas mal / un peu mal / très mal…).

L’important est de s’assurer que l’enfant comprend bien la consigne et l’échelle utilisée.

2. Comment évaluer les retentissements de la douleur ?

Au-delà de l’intensité, il est essentiel d’évaluer l’impact de la douleur chronique sur la vie quotidienne de l’enfant ou de l’adolescent. Cette évaluation permet de mieux comprendre la souffrance globale, de suivre l’évolution, et d’adapter la prise en charge.

A. Retentissement fonctionnel

  • Scolarité : absentéisme, difficultés de concentration, fatigue en classe.
  • Sommeil : troubles d’endormissement, réveils nocturnes.
  • Activité physique : limitation des jeux, du sport, de la mobilité.
  • Appétit : parfois perturbé par la douleur ou l’anxiété.

B. Retentissement émotionnel et social

  • Humeur : irritabilité, tristesse, anxiété, repli sur soi.
  • Relations sociales : isolement, difficultés dans les relations avec les pairs
  • Confiance en soi : perte d’estime de soi, sentiment d’incompréhension.

C. Outils d’évaluation multidimensionnelle

Pour recueillir ces informations, on peut utiliser des questionnaires spécifiques adaptés à l’âge, comme le PedsQL (Pediatric Quality of Life Inventory).

3. Ressources documentaires

 

Fiche créée par Camille Racca et Francilne Taillandier. Mise en ligne le 01.05.2025.