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Gastroparésie

Trouble chronique affectant l’estomac, la gastroparésie est une pathologie encore trop peu connue et difficile à traiter. Touchant en majorité des femmes, elle peut significativement impacter la qualité de vie des patients.

1. Qu’est-ce que la gastroparésie ?

La gastroparésie est un trouble digestif caractérisé par un ralentissement de la vidange gastrique alors même qu’aucun obstacle ne l'empêche

Elle est liée a un dysfonctionnement des muscles de l'estomac, dont les causes les plus courantes :

  • le diabète (30% des cas)
  • une chirurgie oeso-gastrique
  • les maladies du système nerveux (comme la sclérose en plaques)
  • la prise prolongée de certains médicaments comme les opioïdes ou les antidépresseurs

Dans 40% des cas, la gastroparésie est idiopathique, c’est-à-dire que l’on ne connaît pas son origine. 

Schéma sur la gastroparésie et ses symptômes

2. Quels en sont les symptômes ?

Les symptômes les plus récurrents de la gastroparésie sont :

  • Nausées et vomissements, parfois retardés plusieurs heures après le repas
  • Sensation de satiété précoce, après une faible quantité d’aliments
  • Plénitude gastrique, avec impression que l’estomac reste "plein" longtemps après avoir mangé
  • Ballonnements et reflux gastro-œsophagiens
  • Parfois, douleurs abdominales

Bien qu'invalidants, les symptômes de la gastroparésie ne sont pas spécifiques et peuvent ressembler à ceux d'autres troubles digestifs ou nutritionnels. Cela entraîne souvent :

  • Une errance médicale : le diagnostic est souvent posé tardivement
  • Une sous-estimation de la souffrance des personnes concernées, surtout en l'absence de marqueurs biologiques visibles
  • Des diagnostics erronés, notamment des troubles du comportement alimentaire (comme l’anorexie), en particulier chez les jeunes femmes

Ces difficultés diagnostiques peuvent rendre le parcours de soins long et psychologiquement éprouvant, avec un retard dans la mise en place des traitements adaptés.

3. Comment est elle diagnostiquée ?

Le diagnostic de la gastroparésie repose à la fois sur l’évaluation des symptômes et des examens spécifiques.
En complément de l’examen clinique, des tests permettent de mesurer la vitesse de vidange de l’estomac :

  • La scintigraphie de vidange gastrique est l’examen de référence. Elle consiste à suivre, à l’aide d’un traceur faiblement radioactif, le temps que met un repas à quitter l’estomac.
  • Un test respiratoire au carbone 13 peut également être utilisé : il évalue la digestion d’un repas marqué par une substance spécifique, en analysant l’air expiré par le patient.

Ces examens permettent de confirmer le diagnostic et d’orienter la prise en charge.

4. Quelles en sont les répercussions ?

La gastroparésie peut fortement impacter la qualité de vie. Les difficultés à digérer les aliments et à absorber correctement les nutriments entraînent souvent une perte de poids, une malnutrition et un affaiblissement général. Lorsque l’alimentation orale devient trop difficile ou insuffisante, une alimentation par sonde nasojéjunale (introduite par le nez jusqu’à l’intestin) ou par voie parentérale (par les veines) peut être proposée pour garantir un apport nutritionnel adapté.

À ces problèmes digestifs s’ajoutent souvent une fatigue chronique, des douleurs abdominales et des nausées persistantes, rendant les gestes du quotidien plus éprouvants.

Les répercussions peuvent être importantes sur la vie sociale, familiale et professionnelle. L’isolement, la limitation des activités, la perte d’autonomie ou d’emploi, et les difficultés à se projeter peuvent engendrer une souffrance psychologique, avec un risque accru d’anxiété et de dépression.

C’est pourquoi une prise en charge globale, intégrant un soutien nutritionnel, médical, psychologique et parfois social, est essentielle pour accompagner les personnes vivant avec une gastroparésie.

5. Quelle prise en charge ?

À ce jour, il n’existe pas de traitement permettant de guérir la gastroparésie. Cependant, des approches médicamenteuses et/ou chirurgicales peuvent contribuer à soulager les symptômes. Une prise en charge multidisciplinaire, incluant un accompagnement nutritionnel, est essentielle pour améliorer la qualité de vie, prévenir la malnutrition et limiter les carences.

En première intention, une adaptation des habitudes alimentaires est recommandée pour faciliter la digestion :

  • privilégier de petits repas, pris plus fréquemment au cours de la journée ;
  • limiter les aliments riches en fibres ou en graisses, plus difficiles à digérer ;
  • opter pour des textures lisses comme les purées ou les soupes.

Lorsque l’alimentation ne suffit plus à couvrir les besoins, une supplémentation nutritionnelle peut être proposée.

Un traitement médicamenteux peut également être instauré, en fonction des symptômes et du contexte médicale  :

  • des prokinétiques pour stimuler les contractions de l’estomac ;
  • des antiémétiques pour atténuer les nausées et les vomissements.

En cas d’échec des traitements médicamenteux, des options chirurgicales peuvent être envisagées :

  • l’injection de toxine botulique dans le pylore, afin de faciliter la vidange gastrique ;
  • le G-POEM, une procédure visant à relâcher le pylore pour améliorer le passage des aliments vers l’intestin grêle ;
  • ou encore la pose d’un stimulateur gastrique électrique (SEG), qui agit directement sur les muscles de l’estomac.

Malgré ces avancées, la gastroparésie reste une pathologie complexe, dont le traitement demeure difficile. Des recherches sont en cours et laissent entrevoir l’espoir de nouvelles options thérapeutiques dans les années à venir.


Fiche rédigée par Clothilde Lippens et relue par Camille Racca. Mise à jour le 02-06-2025

Sources:

Crédit image :
© JLE – Revue médicale Hépato-Gastro & Oncologie digestive, 2017.
Légende modifiée par l’association DRAW YOUR FIGHT pour une adaptation à destination du grand public.