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L’épilepsie

1. Qu’est-ce que l’épilepsie ?

L’épilepsie est la deuxième maladie neurologique (non dégénérative) en France avec près de 700 000  personnes, dont 50% sont des enfants.  

L’épilepsie est une maladie neurologique chronique qui se manifeste par la répétition de crises épileptiques.  Ces crises sont provoquées par une activité électrique anormale et excessive de certains neurones dans le  cerveau. Elles peuvent varier en fréquence, en durée et en intensité selon les personnes.  

Une seule crise ne suffit pas pour parler d’épilepsie : le diagnostic repose sur la survenue répétée de ces crises  qui se manifestent plus ou moins fréquemment et plus ou moins longtemps dans la vie d’une personne. Il n’est  pas rare que ce type de crise survienne une seule fois chez une personne, et ne se reproduise jamais 

On devrait parler des épilepsies, car elles ont de nombreuses causes et de nombreuses formes.


Les CNEP : crises psychogènes non épileptiques

Les CNEP, d'origine psychologique, ressemblent aux crises épileptiques, avec altération soudaine du  comportement ou de la conscience. Liées à un dysfonctionnement émotionnel et souvent à un traumatisme,  elles touchent jusqu'à 30 % des patients épileptiques. Elles sont souvent source de confusion et peuvent amener  à une erreur diagnostique.

2. Causes et diagnostic

Les crises d’épilepsie sont souvent classées en deux catégories :

  • Les crises généralisées (30 à 40%)

Les crises généralisées affectent l’ensemble ou une grande partie du cerveau. Les personnes atteintes  d’épilepsies généralisées peuvent avoir plusieurs types de crises : absence, crise myoclonique, tonique et  tonique-clonique.

  • Les crises focales (60 à 70%)

Les crises focales, anciennement appelées partielles, n’impliquent qu’une partie limitée du cerveau. Elles  peuvent être de plusieurs types : crises focales avec conscience préservée, crises focales avec conscience  altérée, crises focales motrices ou non motrices, et crises focales évoluant vers des crises bilatérales toniques cloniques.

Ces crises se divisent en deux catégories : les crises partielles simples et les crises partielles complexes. Les crises partielles « simples » provoquent des symptômes légers, comme des hallucinations, des contractions  musculaires, des fourmillements ou des bouffées d'émotion. Les crises « complexes » se caractérisent par un regard fixe, des gestes répétitifs et une perte de mémoire de  ce qui s'est passé pendant la crise.

Les causes des épilepsies sont classées en trois catégories :

  •  Les épilepsies idiopathiques

Ces épilepsies, aussi dites “constitutionnelles”, n’ont pas de cause identifiable. Elles sont présumées  génétiques ou héréditaires et représentent environ 10 à 15 % des cas.

  • Les épilepsies symptomatiques

Les épilepsies symptomatiques ont une cause identifiable, comme une lésion cérébrale due à une maladie, un  traumatisme ou une anomalie génétique. Ces lésions peuvent être congénitales (présentes à la naissance) ou  acquises après la naissance (traumatisme crânien, AVC, infection, tumeur, ...). L’épilepsie peut aussi être le  symptôme d’une maladie générale, comme une pathologie métabolique. Elles s’accompagnent souvent  d’anomalies visibles à l’IRM ou à l’examen clinique.

  • Les épilepsies cryptogéniques 

Les épilepsies cryptogéniques sont des formes dont la cause reste inconnue, bien que l’on soupçonne des  lésions invisibles avec les outils médicaux actuels. Elles sont considérées comme symptomatiques présumées  et représentent encore environ 60 % des cas d’épilepsie, même si leur fréquence tend à diminuer.


Le diagnostic de l’épilepsie n’est pas toujours aisé et se fait à l’aide de :

  • L'interrogatoire du patient et des proches (anamnèse, description de la crise, ...) ;
  • L'examen clinique de la personne, ainsi que la recherche d’éventuels facteurs favorisants ;
  • L'électroencéphalogramme (EEG) ;
  • Scanner ou IRM pour visualiser les structures du cerveau ;
  • D'autres examens (prise de sang, examen du fond d’œil, ...) peuvent être utiles dans la recherche de certaines causes.

3. Impact et retentissements

L’épilepsie est une affection neurologique qui peut entraîner un handicap important, non seulement à cause  des crises elles-mêmes, mais aussi en raison de leur impact sur la vie sociale, scolaire et professionnelle. On distingue plusieurs formes de handicap liées à l’épilepsie : le handicap médical, social et psychologique.  

Le handicap lié aux traitements et à leurs effets secondaires est l’un des plus fréquemment mentionnés par les patients. 

Au-delà des symptômes, les personnes épileptiques font souvent face à des préjugés tenaces, comme l’idée  que la maladie est contagieuse ou liée à la folie, ce qui alimente la stigmatisation et la discrimination. Ces  représentations erronées peuvent avoir des conséquences sociales plus lourdes que la maladie elle-même, menant à l’exclusion, à l’isolement et à une perte d’autonomie, notamment chez les adultes vivants encore sous protection familiale. La résistance aux traitements (pharmacorésistance) aggrave souvent cet isolement  affectif et social. 

Le retentissement dans la vie quotidienne rend notamment la vie professionnelle et scolaire difficile, car la  personne fait face à des difficultés telles que l’incompatibilité avec certains métiers, l’obtention du permis de  conduire, le rejet des candidatures en raison d’une RQTH...

4. Prise en charge

Dans les différents traitements des épilepsies, la majorité est traitée médicalement : 80% des patients sont stabilisés par une monothérapie. Les médicaments antiépileptiques classiques agissent en diminuant  l’excitabilité des membranes des neurones. 

Le traitement médicamenteux vise à réduire ou supprimer les crises épileptiques, tout en entraînant un  minimum d'effets indésirables. Chez l'enfant, l'objectif du traitement est également de prévenir les séquelles neurologiques et psychologiques, et de limiter le retentissement de la maladie sur la scolarité. Le traitement  antiépileptique doit être accompagné d’une information sur la maladie, de conseils pour la vie quotidienne et, éventuellement, d’un suivi psychologique. 

Le traitement antiépileptique est adapté à chaque type d’épilepsie et à chaque patient, et doit être scrupuleusement suivi. 

La chirurgie est envisagée pour traiter les épilepsies qui ne sont pas contrôlées par les médicaments, en  particulier les épilepsies partielles non idiopathiques. Elle consiste à retirer la partie du cerveau à l’origine des  crises. Avant d’y recourir, un bilan complet est nécessaire. En plus de la chirurgie traditionnelle, une méthode  appelée radiochirurgie, qui utilise des rayons gamma pour détruire précisément la zone concernée, peut aussi  être utilisée.

La stimulation vagale est utilisée dans le traitement des épilepsies résistantes aux autres traitements. Ses  mécanismes d’action sont encore mal connus même si elle permet une réduction des crises.


Fiche rédigée par Celia D. Relue par Camille R. Mise en ligne le 31-05-2025.

Sources :