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La maladie de Crohn

La maladie de Crohn est une maladie inflammatoire chronique de l’intestin (MICI), au même titre que la rectocolite hémorragique. Elle résulte d’un dérèglement du système immunitaire, qui attaque les tissus du tube digestif et provoque une inflammation persistante.

Bien qu’elle soit aujourd’hui mieux connue médicalement, la maladie de Crohn reste souvent taboue, car les symptômes digestifs peuvent être difficiles à évoquer.

1. Qu'est ce que la maladie de Crohn ?

La maladie de Crohn est une maladie auto-immune qui peut atteindre n’importe quelle portion du tube digestif, de la bouche à l’anusElle touche le plus souvent la partie terminale de l’intestin grêle (iléon) et le côlon.

Les lésions inflammatoires qu’elle provoque sont profondes, atteignant toutes les couches de la paroi intestinale. Cette atteinte transmurale peut entraîner à long terme des complications telles que des sténosesfistules ou abcès.

Schéma sur les mécanismes de la maladie de Crohn

2. Quels en sont les symptômes ?

La maladie évolue par phases de poussées (inflammation active), entrecoupées de phases de rémission. Ces poussées sont imprévisibles, ce qui rend la maladie difficile à anticiper au quotidien.

Lors des poussées, les symptômes fréquents sont : 

  • Diarrhées chroniques
  • Fortes douleurs abdominales
  • Fatigue intense
  • Perte de poids rapide
  • Atteintes anales (fissures, abcès, fistules) dans près d’1 cas sur 3

Chez certains patients, la maladie peut aussi s’exprimer en dehors de l’intestin :

  • Articulations : douleurs, gonflement articulaire
  • Yeux : rougeur, douleur, baisse de vision
  • Peau : lésions cutanées inflammatoires

Ces atteintes extra-digestives reflètent l’inflammation systémique propre à la maladie.

 

3. Quels en sont les retentissements ?

La maladie de Crohn peut avoir un impact majeure sur la qualité de vie : 

  • La fatigue, les douleurs et les troubles digestifs peuvent limiter les sorties ou nécessiter des aménagements scolaires ou professionnels. Près d'une personne sur trois vivant avec une maladie de Crohn se sent handicapée dans les actes de la vie quotidienne.
  • Les relations sociales et intimes peuvent être affectées par la peur du jugement ou de la stigmatisation. D’après une enquête menée en 2016, 80% des personnes ne parlent pas de la maladie à leur proche.
  • L'inquiétude face à l’imprévisibilité des poussées, la perte de contrôle, la difficulté à se projeter et le poids du regard des autres peuvent entraîner un retentissement psychologique important : stress, anxiété, voire dépression.

4. Quelle en est la prise en charge ?

Il n’existe pas de traitement curatif de la maladie de Crohn. Toutefois, les traitements actuels permettent de réduire l’inflammation, de prolonger les phases de rémission et d’améliorer la qualité de vie.

A. Les traitements médicamenteux

La prise en charge repose principalement sur des traitements de fond visant à moduler l’activité du système immunitaire. Le choix du traitement dépend de la localisation de la maladie, de sa sévérité, des réponses aux traitements précédents et des comorbidités.

  • Les corticoides sont utilisés lors des poussées en cures courtes par voie orale, rectale ou injectable.
  • L'azathioprine est utilisé comme un traitement de fond pour obtenir une rémission prolongée sans corticoïdes.
  • Les anticorps monoclonaux sont souvent prescrits en deuxième intention, en cas de résistance aux corticoïdes. Ils peuvent être pris seul ou ou en association à l'azathioprine.
  • Rarement, les 5-ASA (mésalazine, sulfasalazine), après une chirurgie, pour prévenir les rechutes. 

Par ailleurs, l'arrêt du tabac est un élément important de la prise en charge car le tabagisme est un facteur d'aggravant. Il favorise les rechutes et la resistance aux traitements. 

B. Les traitements chirurgicaux

Plus de 60 % des personnes atteintes de la maladie de Crohn subiront une intervention chirurgicale au cours de leur vie. La chirurgie est envisagée en cas de :

  • Complications sévères (sténoses, fistules, abcès)
  • Résistance aux traitements médicamenteux 

Elle peut consister à :

  • Retirer une portion malade de l’intestin (résection segmentaire)
  • Mettre en place une stomie : dérivation temporaire ou définitive des selles vers une poche externe (colostomie ou iléostomie)

À savoir : La chirurgie permet généralement de soulager les symptômes. Toutefois, elle ne guérit pas la maladie, qui peut réapparaître ailleurs dans le tube digestif.


Fiche réalisée par Clarisse Hikoum et Camille Racca. Mise à jour le 02-06-2025

Sources :


Crédit Image : ©DRAW YOUR FIGHT 2025