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Rectocolite hémorragique (RCH)

La rectocolite hémorragique (RCH) est une maladie inflammatoire chronique de l’intestin (MICI). Elle touche la muqueuse du côlon et du rectum, provoquant une inflammation continue et superficielle.

Selon l'extension des lésions au niveau du côlon, on distingue schématiquement trois types de RCH :

  • Les RCH distales (60 %) atteignant le rectum (rectite) et le sigmoïde (recto-sigmoïdite)
  • Les RCH pancoliques (15 %) atteignant le rectum et la totalité du côlon
  • Les formes intermédiaires (25 %) entre les formes distales et pancoliques.

1. Quels en sont les symptômes ?

La RCH évolue par poussées inflammatoires, suivies de périodes de rémission, durant lesquelles les signes cliniques diminuent voire disparaissent.

Durant les poussées, les symptômes fréquents sont : 

  • Diarrhée chronique
  • Présence de sang dans les selles (rectorragies)
  • Douleurs abdominales intenses
  • Fatigue importante

Dans les formes sévères, on peut également observer un amaigrissement et une anémie.

Maladie de crohn rectocolite hemorragique rch schema difference 2

2. Comment est elle diagnostiquée ?

Le diagnostic de la RCH repose sur plusieurs examens complémentaires, qui permettent de confirmer l’inflammation du côlon et d’éliminer d’autres causes possibles des symptômes :

  • Coloscopie avec biopsies : C’est l’examen de référence. Il permet de visualiser directement l’inflammation de la muqueuse du côlon et du rectum, et de prélever des échantillons (biopsies) pour une analyse au microscope.
  • Analyse des selles : Elle sert à exclure une infection (comme une gastro-entérite bactérienne ou une parasitose) qui pourrait provoquer les mêmes symptômes.
  • Imagerie digestive (scanner, IRM) : Utilisée dans certains cas pour évaluer l’extension de la maladie ou rechercher des complications.

3. Quels en sont les retentissements ?

La RCH peut avoir un impact majeure sur la qualité de vie : 

  • La fatigue, les douleurs et les troubles digestifs peuvent limiter les sorties ou nécessiter des aménagements scolaires ou professionnels. 
  • Les relations sociales et intimes peuvent être affectées par la peur du jugement ou de la stigmatisation. 
  • L'inquiétude face à l’imprévisibilité des poussées, la perte de contrôle, la difficulté à se projeter et le poids du regard des autres peuvent entraîner un retentissement psychologique important : stress, anxiété, voire dépression.

4. Quelle en est la prise en charge ?

La prise en charge repose principalement sur des traitements de fond visant à moduler l’activité du système immunitaire. Le choix du traitement dépend de la sévérité de la maladie, des réponses aux traitements précédents et des comorbidités.

  • Les corticoides sont utilisés lors des poussées en cures courtes par voie orale, rectale ou injectable.
  • Les aminosalicylés, aussi appelés 5-ASA (acide 5-aminosalicylique), sont les médicaments de première intention dans le traitement de fond de la RCH légère à modérée.
  • L'azathioprine est utilisé comme un traitement de fond pour obtenir une rémission prolongée sans corticoïdes, dans la RCH modérée à sévère.
  • Les anticorps monoclonaux sont souvent prescrits en troisième intention, en cas de résistance.

En dernier recours, en cas d’échec des traitements ou de complications (perforation, cancer), une colectomie (ablation du côlon) peut être envisagée.


Fiche rédigée par Camille Racca. Mise en ligne le 02-06-2025

 

Sources : 

Crédit image : ©DRAW YOUR FIGHT 2025